lundi 19 décembre 2016

3ème partie: Une étape de maturité



Je ne saurais définir le premier livre que j'ai lu, mais je garde quand même des souvenirs de moi prenant un livre dans mes mains, en feuilletant les feuilles pour essayer de comprendre l'histoire que racontaient les images. Mon air concentrée laissait à croire que je savais parfaitement ce que ça disait, même si je ne saurais vous parler de quelques lectures qui ont marqué mon enfance.
Quand, petite, je lisais Harry Potter, j'étais tour à tour à Poudlard, ou chez les Dusley... Harry, je me voyais héroïne, enfant traumatisée, mais tellement spéciale. Je rêvais de me réveiller un jour, en retrouvant moi aussi une lettre à mon encontre m'invitant à être unique. 
Je rêvais très souvent de découvrir que j'ai été adoptée, parce que je considérais qu'avoir deux parents qui prennent soin de moi revenait à endosser une trop grande responsabilité envers eux, et envers la société, que je me refusais déjà à accepter dès ce petit âge qu'est 10 ans. Je me rebellais devant ce système, qui m'étouffait déjà.
Je me suis toujours identifiée aux personnages les plus défavorisés et les moins chanceux..
Eux, ils ont le choix de réussir leur vie ou de la rater, ils ont des excuses et on peut les comprendre. Eux, ils peuvent s'enfuir, ou devenir fous, on ne leur dirait rien, il est tellement difficile de juger ceux qui, initialement, n'avaient pas les conditions appropriées à la réussite...
Eux, ils ont le droit de prendre des risques parce qu'ils n'ont rien à perdre.
Les romans de la comtesse de Ségur avaient été aussi témoins d'une partie de ma petite enfance. Je n'avais jamais réussi à me mettre dans la peau de quelques uns de ses personnages: enfants quasi parfaits. Je n'avais ni la douceur trop prononcée de Camille, ni la gentillesse de incarnée de Madelaine, ni l'innocence de Marguerite. Je n'étais pas non plus aussi honnête que Blaise ni aussi bonne que la petite aveugle Juliette dans le roman "Un bon petit diable".
Ces enfants-là me paraissaient beaucoup plus surnaturels qu'Harry Potter et compagnie. Je sourie encore à l'idée d'avoir accepté le fait, toute petite, que je ne pourrai jamais leur ressembler, après avoir été terrifiée à l'idée de devoir le faire.
Pourtant, je réussissais à m'identifier sans peine à quelques personnages mis en scène par la comtesse de Ségur. Remarquer que je ressemblais à Sophie ou à Gaspard me fit peur, et joua un rôle extrêmement important durant mon enfance.
Je lus cette collection à quelques années d'intervalle, et l'impression qu'elle m'avait faite la première fois était très différente de la seconde.
Après avoir énormément rigolé des bêtises de Sophie, et en avoir gardé un très bon souvenir, j'avais relu le livre, et les avait trouvées ridicules. 
Tiens, une étape de maturité avait été parcourue.


Signé: Sassioui Salma, 16 ans. Amante de la lecture.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire